Récit Ousmane Niass
Le Joola, plus communément appelé Joola sans l’article défini, était le ferry qui assurait la navette entre la capitale sénégalaise et la région naturelle de Casamance. Il sombre le 26 septembre 2002 ce qui cause 1 863 morts et disparus selon le bilan officiel. Les associations de familles de victimes évaluent le nombre de morts à plus de 2 000, soit dans tous les cas davantage que lors du naufrage du Titanic (1 500 morts), ce qui en fait l’un des naufrages les plus meurtriers de l’histoire en temps de paix à ce jour1. Il n’y a que 65 survivants. Le Joola était conçu pour transporter 536 passagers2.
En 2003, la justice sénégalaise classe le dossier, concluant à la seule responsabilité du commandant de bord, disparu dans le naufrage5. Le gouvernement sénégalais indemnise les familles des victimes d’une somme de 19 000 euros. Des responsables officiels sont licenciés, sans être poursuivis. Le rapport officiel d’enquête est publié le 4 novembre 2002.
En août 2003, une information judiciaire est ouverte en France pour homicides involontaires par violation délibérée des règles de prudence ou de sécurité, blessures involontaires par violation délibérée des règles de prudence ou de sécurité, et non-assistance à personne en péril, à la suite d’une plainte de familles de victimes, parmi lesquelles figure le seul rescapé français Patrice Auvray. En octobre 2014 est rendue une ordonnance de non-lieu par les juges d’instruction du tribunal d’Évry, au motif de l’existence de dispositions internationales applicables à ce naufrage qui les empêchent d’engager des poursuites en France contre sept responsables sénégalais civils et militaires. L’ordonnance est confirmée par la cour d’appel en 2016, les juges constatant l’existence de charges suffisantes contre ces sept hommes, protégés toutefois par une « immunité de juridiction » qui leur permet d’échapper à la compétence des tribunaux français. Le 16 octobre 2018, la Cour de cassation valide cette analyse.
Un monument aux morts commémore la tragédie à Ziguinchor dans un parc au bord du fleuve, et le 16 janvier 2024 le Premier ministre y inaugure un mémorial.
Cette année, la commémoration sera probablement dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko.