Le ministre de la Culture et du patrimoine historique, le Pr Aliou Sow, tient à son Festival international du cinéma et de l’audiovisuel du Sénégal (Ficase). Lors d’une rencontre hier avec les acteurs du cinéma et de l’audiovisuel du Sénégal, il a proposé une approche inclusive dans l’organisation de ce rendez-vous qu’il refuse de voir comme un concurrent du Fespaco. Selon le Pr Sow, il faut plutôt parler de complémentarité.
Le Burkina Faso a son Fespaco et le Sénégal aura son Ficase. Prévu dans les prochains mois à Dakar, Gorée, Saint-Louis et Saly, le Festival international du cinéma et de l’audiovisuel du Sénégal (Ficase) sera, selon le ministre de la Culture et du patrimoine historique, Aliou Sow, un rendez-vous cinématographique majeur comme le Fespaco au Burkina Faso, Ecrans Noirs au Cameroun ou les Jcc en Tunisie. Et le Ficase s’inscrit dans la complémentarité, souligne Aliou Sow, en récusant ainsi toute comparaison ou concurrence malsaine avec d’autres pays. «Le monde de la culture est le domaine privilégié de la compétition et de la concurrence, et tout ce qui marche ailleurs doit marcher pour le Sénégal. Et le Ficase, c’est une occasion d’avoir un grand rendez-vous du cinéma au Sénégal. Il n’y a pas de concurrence, mais plutôt de la complémentarité», a-t-il expliqué. A travers le Ficase, Pr Aliou Sow veut une grande rencontre internationale autour du cinéma et de l’audiovisuel pour à la fois célébrer le génie créateur sénégalais, commémorer le centenaire de Sembène Ousmane, mais aussi lancer une nouvelle dynamique dans ce secteur stratégique, tout en offrant au Sénégal une opportunité de célébrer son attractivité.
La rencontre d’hier, avec l’ensemble des acteurs du cinéma et de l’audiovisuel du Sénégal, toutes générations et tous segments confondus, a permis au ministre Aliou Sow d’apporter des précisions, mais aussi de présenter les grandes lignes du Ficase. «Pour cette année, on va lancer le festival impair, mais après, le Burkina Faso pourra avoir l’année impaire et nous, l’année paire», a déclaré Aliou Sow. Heureux d’être nommé ministre de la Culture pendant le centenaire de la naissance de Sembène Ousmane, Aliou Sow affirme qu’il y a une floraison d’initiatives positives pour célébrer le père du cinéma sénégalais. Mais dans cette floraison de célébration observe-t-il, l’Etat du Sénégal doit être au cœur, en fédérant tous les acteurs, toutes les énergies.
Les Recidak, une composante du Ficase
La date exacte du festival ne sera pas connue avant fin juin ou juillet. Mais déjà, constate le ministre, «le Ficase est connu». «On en parle un peu partout au Sénégal et à l’étranger. N’eut été cela, on pouvait le tenir au premier rendez-vous indiqué, c’est-à-dire du 3 au 9 juin», détaille Aliou Sow. Poursuivant, le ministre Aliou Sow de préciser également qu’il a trouvé les Rencontres cinématographiques de Dakar (Recidak) mortes. Mais ces Recidak pourront revivre en étant une composante du Ficase qui va s’appesantir sur la réflexion. Pour le Ficase, dira-t-il, il peut donner des recommandations, mais il ne va rien exiger. «C’est à vous de proposer les jurys du Ficase. L’idée, encore une fois, c’est simplement de vous doter d’un grand festival dans lequel nous aurons les Recidak», a-t-il expliqué.
Dans la mise en œuvre de ce festival, il ne s’agit pas pour l’Etat de se mettre à la place des acteurs, indique Aliou Sow, mais plutôt de placer entre les mains des acteurs du cinéma et de l’audiovisuel du Sénégal, les mécanismes du Ficase. Déjà, les propositions enregistrées semblent montrer qu’il y a un engagement, une mobilisation du monde du cinéma et de l’audiovisuel pour faire du Ficase l’un des plus grands rendez-vous du cinéma en Afrique.
LeQuotidien
