Le Président Sénégalais Appelle à des « Mesures de Redressement » pour la Presse après une Grève des Médias


Dakar, Sénégal  par Fatima Ndiaye

– Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a exprimé mercredi la nécessité de prendre des « mesures de redressement appropriées » pour la presse nationale, selon un communiqué officiel du gouvernement. Cette déclaration intervient au lendemain d’une journée de grève des médias sénégalais qui protestaient contre des mesures qu’ils jugent menaçantes pour la liberté de la presse dans le pays.

Les patrons de médias au Sénégal ont observé une « journée sans presse » mardi, en réponse à ce qu’ils considèrent comme une série de mesures fiscales et économiques défavorables, attribuées au gouvernement de Faye. Ce mouvement a été largement suivi par l’ensemble des acteurs de la presse, incluant journaux, radios, et télévisions.

Le communiqué du gouvernement publié après une réunion mercredi indique que le président Faye souhaite engager un dialogue renouvelé avec la presse nationale. « La situation générale de celle-ci mérite une attention particulière du gouvernement et des mesures de redressement appropriées », peut-on lire dans le texte.

Bien que le communiqué ne précise pas quelles seront ces mesures, il souligne l’importance d’une presse « professionnelle, responsable et respectueuse de l’État de droit », la considérant comme un pilier fondamental de la démocratie sénégalaise. Le président Faye a en outre demandé à son gouvernement, notamment au ministre de la Communication, de veiller à la stricte application du Code de la presse et au bon fonctionnement des entreprises de presse dans un esprit de concertation.

Cette réponse intervient alors que le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (CDEPS), représentant des éditeurs privés et publics, avait dénoncé ce qu’il considère comme une menace pesant sur la liberté de la presse dans le pays. Dans un éditorial commun, les membres du CDEPS ont critiqué les autorités pour des actions telles que le blocage des comptes bancaires des entreprises de presse, la saisie de leur matériel de production, et l’arrêt des paiements pour les services publicitaires, des mesures qu’ils considèrent comme visant à « contrôler l’information » et à « domestiquer les acteurs des médias ».

Le secteur des médias au Sénégal est depuis longtemps confronté à des difficultés économiques, et ces dernières mesures n’ont fait qu’aggraver les conditions déjà précaires des travailleurs de la presse. La suspension en juillet de deux quotidiens sportifs populaires, « Stades » et « Sunu Lamb », après plus de 20 ans de publication, en est un exemple marquant.

La situation actuelle met en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement et la presse, à un moment où la survie économique des médias indépendants semble plus menacée que jamais.

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