Récit infosdujour.sn
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé que toutes les troupes étrangères, y compris les militaires français, quitteront le sol sénégalais d’ici la fin de l’année 2025. Cette décision intervient dans un contexte de réévaluation des relations militaires entre la France et plusieurs pays africains. En parallèle, le président ivoirien Alassane Ouattara a confirmé la rétrocession de la base militaire française d’Abidjan à la Côte d’Ivoire, un autre coup dur pour la présence militaire française en Afrique de l’Ouest.
Ces annonces marquent une rupture importante dans la coopération militaire historique entre la France et ses anciennes colonies. Le retrait des troupes françaises du Sénégal et la fermeture de la base d’Abidjan symbolisent la fin d’une ère où la France exerçait une influence militaire et politique considérable sur le continent africain. Si ces décisions sont perçues comme un regain de souveraineté pour les pays concernés, elles soulignent également un changement de paradigme dans les relations internationales entre l’Afrique et l’ancienne puissance coloniale.
À Paris, ces évolutions n’ont pas été accueillies sans émotion. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, a réagi vivement à ces annonces sur les réseaux sociaux, soulignant que la France devrait réorienter sa politique vis-à-vis des pays africains. “L’armée française est expulsée de Côte d’Ivoire par celui qu’elle avait installé au pouvoir. Et du Sénégal. Rayé de la carte, le vieux monde ne doit pas nous entraîner dans son néant. Il est temps pour la France de passer à d’autres relations avec les peuples d’Afrique. Le modèle diplomatique insoumis est l’avenir”, a écrit Jean-Luc Mélenchon sur X (anciennement Twitter).
La France, qui a longtemps maintenu une présence militaire dans plusieurs pays africains, se retrouve aujourd’hui face à un défi de taille. Ce retrait des troupes, bien que planifié sur plusieurs années, reflète une évolution des rapports entre l’Afrique et l’ancienne puissance coloniale, marquée par une volonté croissante de nombreux États africains de prendre leurs distances avec les anciennes métropoles et de renforcer leur autonomie stratégique.
Le retrait des forces françaises et la rétrocession des bases militaires pourraient redéfinir les relations politiques et économiques dans cette région clé de l’Afrique de l’Ouest, alors que de plus en plus de voix s’élèvent sur le continent pour réclamer des partenariats plus équilibrés et respectueux des souverainetés nationales. Cette dynamique pourrait également influencer d’autres pays africains, qui réévaluent leur coopération militaire avec la France et cherchent à diversifier leurs alliances, notamment avec des puissances émergentes comme la Chine et la Russie.
En somme, ces décisions symbolisent un tournant pour la politique étrangère française en Afrique, mais aussi pour la diplomatie africaine, désormais plus affirmée et résolue à défendre ses intérêts et sa souveraineté face à une ancienne puissance coloniale en pleine réorientation de ses priorités.